Que reste-t-il après l’homme ? Voilà une question à laquelle essaye de répondre Cal Flyn dans ce drôle d’ouvrage assez passionnant. Alors que certains passent leurs vacances à buller au bord de la mer, la journaliste écossaise a bourlingué pendant deux ans à la recherche des pires endroits du monde; des sites oubliés où l’homme, un temps, a régné. De la ligne verte qui sépare tristement Chypre en deux, à la ville ukrainienne de Pripyat devenue célèbre car vidée de ses 50 000 habitants la nuit de la catastrophe de Tchernobyl, en passant par l’île de Swona dans son Ecosse natale, elle fouille, explore, décrit des paysages désolés où la nature a repris ses droits. On marche avec elle dans les herbes hautes qui reculent devant ses pas. On la suit dans une ville caribéenne en ruines. Partout l’espoir pointe son nez. Parce que partout où l’homme n’est plus, la nature le remplace et la vie triomphe. C’est en tout cas l’idée que ce palpitant récit d’urbex veut faire passer.
À l’abandon, par Cal FLyn (Ed. Paulsen, 2024)