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140 ans après, quatre tours de la Sagrada Familia sont enfin terminées !  Une avancée notable pour un chantier colossal : celui de l’emblématique et énigmatique basilique de Barcelone, en Espagne.

À côté, le chantier de la reconstruction de Notre Dame de Paris pourrait paraître ridicule. Il faut dire que la Sagrada Famlia est une basilique rendue célèbre… car elle est inachevée. En effet, l’un des exemples les plus connus du modernisme catalan attend d’être complété depuis plus de 140 ans. 

L’histoire de la Sagrada Familia, un chantier sans fin

La Sagrada Familia, consacrée en 2010 par le pape Benoît XVI, est un chef-d’œuvre d’architecture art nouveau et un bel exemple du modernisme catalan. La construction de la Basilique a commencé en 1882 sous la direction de Francisco de Paula del Villar y Lozano, qui prévoyait alors de construire une église de style néogothique. Quand le projet passe, quelque temps plus tard, aux mains du jeune et talentueux Antoni Gaudí, il prend une toute autre envergure. L’architecte catalan imagine un édifice spectaculaire, de tendance naturaliste-moderniste. Il se compose de trois façades et dix-huit tours. Douze d’entre elles symbolisent les apôtres, quatre les Évangélistes et une des tours est dédiée à la Vierge Marie. La plus haute, au centre, devait représenter Jésus-Christ. À l’intérieur, on découvre 36 colonnes et 5 nefs. Pour Gaudí, tout est question de symbole !

Malheureusement, il ne verra jamais son œuvre achevée, puisqu’il décède d’un accident de tramway en 1926.  Il manque alors à l’imposant édifice toutes les parties représentées en marron sur la maquette ci-dessous.

C’est d’abord l’assistant de Gaudí, Domènec Sugrañes, qui a repris les travaux. Mais en 1936, un incendie survient dans l’atelier de l’architecte, détruisant les plans originaux du Temple expiatoire de la Sainte Famille – le vrai nom de la Sagrada Familia. Il faudra attendre 1944 pour que des architectes se réunissent et reprennent la construction de l’église, en essayant de respecter le style Gaudì. Depuis, le chantier est passé de mains en mains, baignant toujours dans un flou administratif. Ce dernier a été réglé en 2019, lorsque la ville de Barcelone a enfin délivré un permis de construire officiel. Une avancée que la crise du Covid-19 a freinée. Cette dernière a imposé l’arrêt des travaux pour la première fois depuis la guerre civile (1936 à 1939).

La crypte et la façade de la Nativité de la Sagrada Familia, réalisées par Gaudi de son vivant, sont inscrites au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 2005. Détails géométriques, inspirations à la nature, lumière et couleurs… l’intérieur de la Sagrada Familia regorge de symboles et de références à la liturgie.

Une nouvelle étape de franchie

Aujourd’hui encore, la construction de la Sagrada Família n’est financée que par l’aumône et les dons. Fin septembre, les quatre tours symbolisant les Évangelistes (auteurs des Évangiles dans la Bible) sortaient enfin de terre. C’est dans un communiqué publié sur le site internet officiel de la basilique qu’on apprenait la nouvelle. Celles de Saint Marc et Saint Luc ont été achevées en décembre 2022, celles de Saint Matthieu et Saint Jean fin septembre 2023. A leur sommet se trouvent des statues d’un ange et d’un aigle, leurs symboles, sculptées par Xavier Medina Campeny. Chacune des tours mesures 135 m de haut.

Cinq des six tours centrales de la basilique sont désormais terminées. Selon CNN, le chantier de la 6e devrait s’achever en 2026, pour le centenaire de la mort de Gaudí. Avec une tour dédiée à Jésus-Christ prévue à 172,5 m, une fois terminée, la Sagrada Familia deviendra alors la plus haute église du monde. Une messe de bénédiction sera dite le 12 novembre pour les nouvelles tours.