Rares sont les villes où l’on arrive en bateau. Venise est de celles-là. Et le Violino d’Oro, ouvert il y a à peine plus d’un an, a la chance de tremper sa façade dans les eaux impassibles du Rio de San Moisè, relié au Grand Canal. Notre bateau-taxi nous dépose donc sur le perron de l’hôtel qui dispose d’un lobby d’accueil spécialement dédié aux arrivées en bateau. La façade est orientée sur une petite placette. On repère aussi le pont San Moisè qui mène à la place Saint-Marc en seulement trois minutes. Emplacement idéal donc. Difficile d’être plus au coeur de la Sérénissime ! Pourtant, une fois à l’intérieur, tout est calme.
Comme à la maison
L’accueil est très chaleureux. Le responsable de la réception nous installe dans un petit coin salon pour enregistrer notre arrivée. Les lustres en cristal et les meubles d’époque s’harmonisent plutôt bien avec des touches contemporaines. l’ensemble crée une atmosphère classique, et très actuelle à la fois. Les tissus damassés et les œuvres d’art disséminées dans ces espaces communs ajoutent une note de sophistication. La suite n°13 nous est attribuée. On nous y guide car la physionomie de cet hôtel n’est pas évidente au premier abord. Il occupe trois édifices voisins, tous reliés par des couloirs biscornus et des volées d’escaliers. Mais nous nous y ferons vite. Notre suite est grande, divisée en deux parties situées de part et d’autre d’une belle terrasse extérieure. Elle dispose d’une salle d’eau à la robinetterie de cristal, mais aussi d’une salle de bains en terrazzo seminato vénitien, d’un dressing séparé, et d’un petit salon qui donne sur une autre terrasse extérieure, un peu secrète. Elle est un refuge d’une tranquillité infinie, pourtant si proche d’artères très fréquentées de la ville.
Il Piccolo, la table du Violino d’Oro
Les matins de notre séjour, nous descendons au restaurant de l’hôtel. Il Piccolo sert les petits déjeuners aux clients, à base de pâtisseries traditionnelles, de fruits et de plats à la commande. Durant le reste de la journée, le restaurant est ouvert pour siroter des cocktails, pour déguster des tapas vénitiens baptisés « cicchetti », mais aussi pour le déjeuner et le dîner. Les chefs Antonio Lussu et Ruslan Khuda y délivrent à quatre mains une cuisine principalement basée sur la verdure et sur des produits de saison. Mieux vaut d’ailleurs réserver car cet espace si cosy et charmant ne compte que neuf tables, toutes éclairées par la lumière naturelle du Campo Barozzi voisin.
Il flotte, dans les couloirs et les chambres du Violino d’Oro, une réelle atmosphère de palazzo vénitien à l’ancienne. On descend dans ce boutique-hôtel de 32 chambres, comme on s’installerait dans une maison. À ceci près que cette maison est membre des Leading Hotels of the World et arbore cinq étoiles.